Regulations
18 July 2024

Réforme du Code pénal social

Ce 1er juillet 2024, des modifications importantes ont été apportées au Code pénal social.

Ce 1er juillet 2024, des modifications importantes ont été apportées au Code pénal social. Ces modifications visent, tout à la fois, la prévention, la constatation, la poursuite et la sanction d’infractions en droit du travail et de la sécurité sociale. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous vous présentons les principales nouveautés.

Augmentation des amendes (sanctions de niveaux 3 et 4)

La loi du 15 mai 2024 augmente le montant des amendes (pénales et administratives) pour les infractions les plus graves.

S’agissant des sanctions de niveau 3 (exemple : défaut d’assurance en matière d’accidents du travail, etc.), le montant des amendes est doublé. S’agissant des sanctions de niveau 4 (exemple : non-respect des obligations en matière de Dimona, etc.), le montant des amendes est quant à lui augmenté.

Les montants sont désormais les suivants, en tenant compte des décimes additionnels (coefficient de 8) :

Niveau 1

  • Amende pénale : /
  • Amende administrative : de 80 à 800 EUR

Niveau 2

  • Amende pénale : de 400 à 4.000 EUR
  • Amende administrative : de 200 à 2.000 EUR

Niveau 3

  • Amende pénale : de 1.600 à 16.000 EUR
  • Amende administrative : de 800 à 8.000 EUR

Niveau 4

  • Amende pénale : de 4.800 à 56.000 EUR
  • Amende administrative : de 2.400 à 28.000 EUR

Nouvelles infractions

De nouvelles infractions sont introduites dans le Code pénal social. Celles-ci concernent notamment :

  • La remise du décompte de paie (sanction de niveau 3) ;
  • Le respect des règles relatives aux horaires flottants (sanction de niveau 2) ;
  • L’octroi d’écochèques (sanction de niveau 2) ;
  • L’indemnité pour la fourniture de vêtements de travail et de nettoyage (sanction de niveau 2) ;
  • La fourniture des outils de travail (sanction de niveau 2) ;
  • La délivrance de l’attestation de vacances (sanction de niveau 2).

Exclusion du droit de participation à des marchés publics

En cas de poursuite, le juge pourra désormais prononcer l’exclusion au droit de participer à des marchés publics ou à des concessions, pour une durée de 3 à 5 ans, à titre de peine accessoire.

Cette nouvelle sanction est possible pour les infractions les plus graves (niveaux 3 ou 4).

Actualisation du niveau des sanctions

Le niveau des sanctions est augmenté pour plusieurs infractions (exemple : non-paiement ou paiement tardif de la rémunération, passible d’une sanction de niveau 3, auparavant d’une sanction de niveau 2) et diminué pour d’autres infractions (exemple : non-transmission du bilan social à la BNB, passible d’une sanction de niveau 1, auparavant d’une sanction de niveau 2).

Par ailleurs, en cas de poursuite pénale ou administrative, le délai de récidive est porté d’un an à trois ans.

Introduction du « facteur aggravant »

Désormais, le juge (ou l’administration compétente) devra tenir compte d’un « facteur aggravant » dans la détermination de la sanction applicable. A savoir :

  • Le fait de commettre « sciemment et volontairement » une infraction punissable d'une sanction de niveau 4 ;
  • Le recours à la violence (physique ou psychique) ou aux menaces à l’égard d’un inspecteur social, en cas d’infractions consistant à faire obstacle à un contrôle.

Allongement du délai d’effacement en cas d’amende administrative

Le délai d’effacement en cas d’amende administrative est allongé : il passe de 3 à 5 ans.

Entrée en vigueur

Les dispositions commentées du Code pénal social sont entrées en vigueur ce 1er juillet 2024. Notons que d’autres dispositions prendront effet à une date ultérieure, fixée par arrêté royal.

Que retenir ?

La loi du 15 mai 2024 réforme, à de nombreux égards, notre Code pénal social. Les modifications entrées en vigueur le 1er juillet 2024 consistent principalement en l’adaptation des sanctions (alourdies pour les infractions les plus graves) et une actualisation des infractions pénales sociales.

Source : loi modifiant le droit pénal social et diverses dispositions en droit du travail du 15 mai 2024, M.B., 21 juin 2024.


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